Réforme des retraites : les opposants délogés par les forces de l’ordre à Feignies et repositionnés sur la RN2 à Beaufort, puis Bettignies

Publié : 17 mars 2023 à 14h17 par La rédaction

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Retour à la normale sur l'axe Maubeuge / Valenciennes, les barrages, qui avaient été installés par l'intersyndical (CGT, CFDT, FO, CFTC...) dès 6h ce matin sur le rond-point de la Safda et route de Valenciennes à Feignies, ont été levés après l'intervention des forces de l'ordre (CRS) peu avant midi. A midi 30, les opposants à la réforme des retraites s’étaient déjà repositionnés au niveau du rond-point de Beaufort sur la RN2. Des auditeurs nous ont alors signalé une circulation bloquée sur 5 à 6 kilomètres dans les 2 sens, notamment en venant d'Avesnes.

Peu après 13h30, le barrage de Beaufort (RN2) a été levé, sans l’intervention des gendarmes. Les grévistes ont pris alors la direction de Bettignies, où un barrage a été installé sur la route de Mons (RN2), à la frontière franco-belge, avec une circulation totalement bloquée en venant de Belgique et pour se rendre en Belgique.  Des opérations escargots peuvent aussi menées cet après-midi, sur la RN2 entre La Capelle et Vervins et sur d'autres axes routiers secondaires.

Deux motions de censure contre le gouvernement et la réforme des retraites

Après un vote majoritaire au Sénat, faute d’avoir la majorité à l’Assemblée nationale (il manquait 2 à 3 votes positifs), la première ministre Elisabeth Borne a été contrainte hier après-midi d’enclencher l'article 49.3 de la constitution, pour ne pas prendre le risque d’un rejet de sa réforme. Cette annonce a aussitôt provoqué la colère des députés opposés à la réforme. Néanmoins, ces derniers peuvent encore avoir le dernier mot, avec la possibilité de censurer cette réforme et de faire tomber en même temps le gouvernement, en obligeant le Président de la République, soit à former une nouvelle coalition (avec un nouveau gouvernement) ou à dissoudre l’Assemblée Nationale, provoquant ainsi de nouvelles élections.

Au moins deux motions de censure devraient être déposées aujourd’hui, l’une portée par Marine Le Pen et le Rassemblement National (mais qui a très peu chance d’aboutir) et la seconde à l’initiative du groupe parlementaire « LIOT », dans lequel on retrouve le député de la Sambre-Avesnois Benjamin Saint Huile et celui de la Thiérache Jean-Louis Bricout. C’est une motion transpartisane, qui, selon les derniers comptages, pourrait réunir 262 voix au minimum. Il en faudra 287 pour retoquer la réforme et renverser le gouvernement d’Élisabeth Borne.

Ce sont une nouvelle fois les députés « Les Républicains » qui ont le sort de la réforme et du gouvernement entre leurs mains, même si hier soir, le patron des LR Éric Ciotti a demandé à son groupe de s’abstenir et de ne pas voter les motions de censure. Sera-t-il entendu par les frondeurs de son parti, visiblement non, car plusieurs députés LR ont déjà annoncé vouloir voter en faveur de la motion « LIOT ». Tout reste donc possible...

Par ailleurs, si les motions de censure ne trouvent pas de majorité, les opposants auront encore la possibilité de déposer des recours auprès du Conseil constitutionnel, même si un retoquage total de cette réforme des retraites par les Sages est peu probable. Néanmoins, certaines mesures pourraient être amandées ou même carrément retirées... Affaire à suivre…

Par Paul Schuler