Dossier Flamme : aucun élu agressé selon les syndicats et une demande d’étudier une alternative au projet SIAVED à l'échelle de la Sambre-Avesnois-Thiérache

Publié : 17 novembre 2022 à 18h02 par La rédaction

CANAL FM

Mardi soir, entre 150 et 200 personnes ont manifesté au pied de l’hôtel de ville de Maubeuge pour défendre l’emploi local et le devenir de l’entreprise Flamme. Devant ce qu’il qualifie de « pression inacceptable et anti démocratique », Bernard Baudoux, le Président de l’agglomération Maubeuge Val de Sambre a proposé aux élus communautaires de reporter, avant le 15 décembre, le vote pour la dissolution du Syndicat Mixte d’Incinération de l’Arrondissement d’Avesnes, première étape avant l’adhésion au SIAVED de Douchy-Les-Mines, au détriment du groupe Flamme et de sa filiale le centre de recyclage des vallées à Hautmont…

Après avoir dénoncé « une ambiance trop agressive, anormale et choquante », Bernard Baudoux et les Présidents des différents groupes politiques de l’Agglo se disent prêts aujourd’hui à discuter et à rencontrer une délégation de chez Flamme, pour trouver des solutions acceptables pour tous. Bernard Baudoux au micro de Delphine Hernu :

Des « propos scandaleux » selon les syndicats

De leurs côtés, les salariés et syndicalistes de chez Flamme dénoncent « les mensonges du président de l’agglo ». Ils parlent de « propos scandaleux » et d’un sentiment « d’être méprisés ». Il s’agissait, selon eux « d’une manifestation pacifique de salariés inquiets pour leur avenir ». Les délégués FO et CGT affirment avoir interpelé le Président de l’agglo et des vice-présidents, mais « aucun élu n’a été agressé, comme peuvent le confirmer les renseignements généraux et les forces de l’ordre qui étaient présents mardi soir ». Les syndicalistes s’étonnent d’entendre dire qu’ils n’ont pas respecté la démocratie. Ils rappellent à Bernard Baudoux que « le conseil communautaire est ouvert au public et qu’en démocratie, le droit de manifester pour s’opposer à un projet qu’ils jugent néfaste pour l’emploi local ne peut pas être remis en cause en France ».

Une solution alternative pour sortir de l’impasse ?

Les syndicats demandent aux élus et au préfet que puisse être étudiée une alternative au projet SIAVED, avec la création d’un syndicat mixte présidé par les élus, équivalent au SIAVED, mais à l’échelle de la Sambre-Avesnois-Thiérache, avec comme prestataire principal le groupe Flamme, plutôt que d’aller dans le Valenciennois et de faire travailler le groupe Suez. Ils implorent les élus à se mettre « autour d’une table avec les dirigeants de Flamme, pour les aider à obtenir le label Citéo, afin de proposer le meilleur service, au meilleur prix et avec un bilan « carbone » le plus acceptable possible, tout en préservant les emplois de chez Flamme et de ses partenaires ».

Pas de fakes news ?

De son côté, la section locale de La France Insoumise affirme que « tous les documents qu’ils mettent à la disposition des élus ne sont pas des fakes news » et Fabrice Preux d’ajouter « » que les élus prouvent qu'une seule de nos déclarations est fausse, qu'un seul de nos documents est faux et dans ce cas qu'ils aillent en justice, qu’ils portent plainte pour diffamations ou sinon qu'ils se taisent ! ». Les insoumis de l'Avesnois proposent même que soit organisé un débat public...

Le sud-Avesnois prêt à continuer à travailler avec Flamme

Mickaël Hiraux, le président du sud-Avesnois, tient à rappeler que sa « collectivité est en contrat avec le groupe Flamme pour le traitement des déchets, via son centre de recyclage à Hautmont, jusqu’au 31 décembre 2023 » et que ce contrat ira bel et bien à son terme. Pour le reste, Mickaël Hiraux suivra les recommandations préfectorales, afin d’offrir aux habitants du sud-Avesnois « le meilleur service, au meilleur prix et dans le respect des normes environnementales ».

Quant aux associations et collectifs qui menacent de porter plainte contre les élus ou de saisir l’ARCON, l’association anti-corruption, le maire de Fourmies se déclare « très serein, n’ayant rien à se reprocher », se contentant de suivre « à la lettre la feuille de route du Préfet du Nord ».

Le vice-Président du département du Nord tient par ailleurs à préciser qu'il n'a rien « contre la société Flamme », étant prêt, par exemple, « à leur confier pour les 6 prochaines années le traitement des déchets des déchetteries d’Ohain et de Fourmies, si Flamme, via son centre de recyclage, décroche en fin d’année le marché public ».

>>> Mickaël Hiraux, le Président du sud-Avesnois :

Par Paul Schuler / Avec D.H.