Des statuettes de bronze de Bavay, dans l'accélérateur de particules, inauguré hier à Paris
Publié : 24 novembre 2017 à 4h20 par Delphine Hernu
Elles sont restées muettes pendant 48 ans, le Nouvel AGLAE révèle aujourd’hui une partie de leur secret ! Des statuettes du Panthéon Gallo-Romain en bronze, datées de la fin du IIIe siècle après Jésus-Christ ont été découvertes le 12 juillet 1969 à Bavay par des fouilleurs, entre la Basilique et le Cardo. Une collection de 371 objets est mise au jour parmi lesquels un chien de bronze aux yeux incrustés d’or et aux dents d’argent, ainsi que Neptune, à moins que ce ne soit Jupiter, une statuette de 26,4 cm.
Quelles sont les techniques de fabrication ? Quelle est la nature, l’origine des matériaux utilisés ? De quel(s) alliage(s) sont-elles constituées ? C’est pour répondre à ces questions qu’une partie de ces œuvres d’art a été confiée cet automne, au Centre de Recherches et de Restauration des Musées de France, au Palais du Louvre à Paris.
Si les statuettes sont passées dans les mains d’un spécialiste des bronzes antiques et d’un radiologue, elles sont aussi les premières œuvres d’art qui ont été analysées par le Nouvel AGLAE, inauguré ce jeudi par la Ministre de la Culture, Françoise Nyssen. Le Nouvel AGLAE (Accélérateur Grand Louvre d’Analyse Elémentaire) est un accélérateur de particules de type Pelletron, de tension maximale de 2 millions de volts, capable de livrer la composition chimique et la structure de l’objet analysé.
Isabelle Pallot-Frossard est Conservateur Général du Patrimoine dirige le Centre de Recherches et de Restauration des Musées de France. Elle sera l’invitée de la rédaction ce vendredi à 12h30 et 19h sur Canal FM. Elle nous racontera comment Antiquité et Modernité se sont rencontrées dans son laboratoire. Elle nous dira aussi ce que le Nouvel AGLAE révèle aujourd’hui de ces vestiges du passé bavaisien, 18 siècles après leur fabrication.
Ecoutez l’interview d’Isabelle Pallot-Frossard ci-dessous.
Photo 1 : Département du Nord
Photos 2, 3, 4 : Christophe Hargoues - C2RMF / CNRS