La Salmagne parmi les 55 sites « Clef en main » pour réindustrialiser la France

Publié : 18 avril 2024 à 19h43 par Paul Schuler

salmagne

La transformation de l’aérodrome de la Salmagne en une zone d’activités économiques est-elle déjà actée par l’exécutif de l’agglomération Maubeuge Val de Sambre ? C’est la question que se pose les opposant à ce projet, dont les collectifs de défense de ce site et « Sambre-Avesnois debout », après la publication hier matin dans le journal « La Tribune », des 55 sites « Clef en main » retenus par l’état pour réindustrialiser la France !

Les défenseurs de l’aérodrome s’étonnent que l’agglomération ait déposé un dossier auprès de l’état, alors que les élus du Conseil Communautaire ne se soient pas encore prononcés sur le changement d’affectation de ce site et n’ont pas, non plus, « été consultés sur le dépôt de candidature ».

Le collectif « Sambre Avesnois debout » s’inquiète aussi de voir indiquer dans le document officiel que « c’est finalement 120 hectares, qui sont concernés par ce changement d’affectation » et que cette zone sera prête à recevoir des entreprises entre 2025 et 2027 (voir document ci-dessus). Le collectif a également constaté que « 30 des 55 sites sont des friches, pour les autres la plupart sont situés en Zone Industrielle, contrairement à la Salmagne qui est une zone agricole » et d'ajouter « en dehors de l’atteinte à la démocratie de ne pas consulter les élus communautaires sur un sujet aussi important, nous nous interrogeons sur la légalité de la pratique ».

Dans ce même communiqué de presse, un peu plus loin (visuel ci-dessus), on peut y lire « 83 hectares » conformément à l’engagement pris par le président de l’agglo, Bernard Baudoux, lors de ses vœux le 31 janvier dernier. Il avait alors promis aux agriculteurs venus l’interpeller  : « de se contenter des 83 hectares de l’aérodrome » et « de pas déborder sur les terres agricoles entourant la Salmagne ». Bernard Baudoux sera notre invité ce vendredi à midi sur Canal FM, pour rassurer et répondre aux questions des opposants. 

Pétition en ligne

3 760, c’est le nombre de signatures récoltées par la pétition en ligne « sauvons l’aérodrome de la Salmagne » lancée le 30 novembre sur la plateforme « leslignesbougent ». On rappelle qu’un collectif, composé d’utilisateurs de l’aérodrome, d’agriculteurs et de riverains, s’oppose au « bétonnage de ce site et à sa transformation en une zone d’activités », un projet porté par l’Agglo sambrienne, qui souhaite y implanter des entreprises créatrices d’emplois.

Communiqué de presse de la préfecture du Nord :

Dans le cadre du projet de loi « industrie verte » présenté par le Président de la République en mai 2023, et de France 2030, le Gouvernement a souhaité mettre en avant et accompagner des sites à fort potentiel de développement industriel. Dans un contexte de sobriété foncière, le dispositif « sites clés en main » vise à accélérer la mobilisation d’un foncier industriel de qualité.

Selon leurs besoins et leur maturité, les sites sélectionnés pourront solliciter les services de l’Etat, les régions et les opérateurs compétents. Concrètement, cela permettra d’accompagner les sites identifiés et de faciliter les procédures et le pré-aménagement. 

Ce dispositif s’adresse à la fois aux investisseurs et aux porteurs de projets industriels, en proposant notamment une liste des sites fonciers qui pourront accueillir une usine à court terme, et s’adresse également aux aménageurs et aux collectivités territoriales. Le Gouvernement a dévoilé le 17 avril 2024 les 55 sites sélectionnés au niveau national.

Dans les Hauts-de-France, 5 ont été retenus :

Zone d’activité La Salmagne, Vieux-Reng (Nord)

Requalification Parc Premium des Soufflantes, Escaudain (Nord)

Zone industrielle d’avenir-phase 1, Loon-Plage (Nord)

Zone d’activité économique « quai du rivage », Noyelle-Godault (Pas-de-Calais)

Friche Jacob Delafon, Noyon (Oise)

Cela représente 228 hectares au total dans les Hauts-de-France.

Les 5 critères de sélection étaient les suivants :

L’attractivité économique du site ;

La maitrise du site foncière du site stabilisée ;

La limitation des incidences environnementales, notamment de l’artificialisation des sols ;

La maturité du site, avec un potentiel d’être clé en main d’ici 2030 ;

La pertinence et l’intégration au projet de territoire.

La sobriété foncière a fait partie intégrante de la sélection des sites, avec une part significative de projets de requalification de friche industrielle. Plus de 60% des sites retenus s’inscrivent dans une logique de recyclage foncier.

Pour les 55 sites sélectionnés, le Gouvernement met en place un accompagnement sur mesure, grâce à la mise à disposition des outils de l’État et de l’ensemble des opérateurs (administratifs, financiers, ingénierie…). Le déploiement de ces sites clés en main s’échelonnera sur plusieurs années, selon leur degré de maturité : dès 2024, entre 2025 et 2027, puis entre 2027 et 2030.