En Thiérache, Emmanuel Macron a honoré la mémoire du Général de Gaulle et « l’esprit français de la résistance »

Publié : 18 mai 2020 à 15h01 par Paul Schuler

Crédit : Captures d'écrans de BFM TV, TF1 et LCI

80 ans après la Bataille de France et de Montcornet, le Président de la République était de passage ce dimanche matin au sud de Vervins⬦

Prévu de longue date (dès juin 2019), ce déplacement présidentiel est le premier, depuis plus de deux mois, à ne pas être consacré à la lutte contre le Covid-19. Emmanuel Macron avait en effet promis il y a déjà presqu’un an au Président du département de l’Aisne (Conseiller Départemental du canton de Vervins où se trouve le village de Montcornet) qu’il reviendrait en Thiérache « pour célébrer une bataille capitale pour la France et pour de Gaulle, mais un peu oubliée des livres d’Histoire » …


Le Président de la République s’est donc rendu ce dimanche matin, dans les environs de Montcornet (entre Dizy-le-Gros et La Ville-aux-Bois-lès-Dizy), pour lancer les commémorations de l’année De Gaulle et pour présider les cérémonies des 80 ans du lancement de la bataille de France, où plus 60 000 soldats français ont fini par trouver la mort en mai 1940. Cette brève contre-offensive était considérée comme une mission périlleuse. Elle consistait à retenir l’avancée des armées nazies le plus longtemps possible, pour préserver Paris. Elle avait été confiée au Général de Gaulle qui n’était encore que Colonel le 17 mai 1940.


Pour Emmanuel Macron, cette bataille de Montcornet fut le premier acte de résistance des français. Cette petite victoire, puis défaite douloureuse a marqué à jamais le destin du Général De Gaulle, convaincu, à partir de ce jour-là, qu’il était possible de vaincre l’ennemi...


Le futur Général, chef de la France libre et futur Président de la République a confié dans ces "Mémoires" que c’est à Montcornet, qu’il s'est forgé « la conviction qu’il fallait continuer le combat ».


Pour Emmanuel Macron, « c’est donc ici même (à Montcornet), que de Gaulle rencontra son destin et qu’une invincible espérance a jailli dans le cœur d’un homme, qui allait bientôt mener les forces libres de notre peuple jusqu’à la Libération. (…) A des Français en proie au doute et à l’abattement, cet homme pénétré de l’amour de son pays offrit par son exemple et par sa parole, sa confiance inébranlable dans le destin de la France ».


Aux yeux de l’actuel Président de la République, « De Gaulle nous dit que la France est forte (…) quand elle se tient unie, quand elle cherche la voie de la cohésion au nom d’une certaine idée de la France, qui nous rassemble, par-delà les discordes, alors devenues de simples accessoires » … Cette conclusion a résonnée étrangement avec l’actualité de ces derniers mois et le « combat » mené par les français pour « vaincre » le Coronavirus Covid-19…


Un peu d’histoire…


La « bataille de Montcornet » fut considérée par les historiens comme une « défaite courageuse » et une « petite victoire de quelques heures ». Ce fut surtout l’une des rares contre-attaques qui a permis de montrer que l’armée française pouvait parfois mettre en difficulté les Allemands. En revenant sur les lieux de la bataille, comme Président de la République, un quart de siècle plus tard, le Général de Gaulle a affirmé que « C’est à partir de là, que l’espérance a grandi et a fini par ce que l’on a appelé la libération de la France » …


La bataille de Montcornet


Nous sommes le 17 mai 1940. Les villes de Maubeuge et Avesnes viennent de tomber la veille dans les mains des Allemands, après avoir été attaquées et bombardées pendant plusieurs heures. C’est la déroute, l’armée française est dispersée... Le colonel Charles de Gaulle reçoit alors l’ordre de contre-attaquer avec sa division blindée. « A 4h45, il attaque avec 88 chars dont 35 B1 bis. Les attaques se succèdent jusqu’à 18h30 », mais faute de carburant, les chars français sont obligés de se retirer.


De Gaulle a tout même réussi son pari. Il a réussi à stopper durant quelques heures l’avancée des troupes Allemandes. Il a surtout prouvé que les chars français étaient capables de faire reculer l’armée allemande, à condition de les regrouper et d’avoir des réserves d’essence…


>>> Ecoutez un extrait de l’intervention d’Emmanuel Macron, le Président de la République :