Réformes des retraites - Rencontre avec les aides à domicile, qui font grève sans arrêter leur activité
Publié : 16 janvier 2020 à 4h00 par Thibaut Paquit
Crédit : Thibaut PAQUIT
Monique compte les personnes qu’elle suivra aujourd’hui : « 9, 10, 11 … Voilà, j’ai une journée bien chargée ». Pour cette auxiliaire de vie depuis maintenant 15 ans, son quotidien est dense : il faut s'adapter aux horaires, ne pas rester plus d’une demi-heure avec quelqu’un, et faire des sacrifices au niveau professionnel et familiale : les contraintes sont nombreuses. Les aides à domicile multiplient les rendez-vous : tout ça, pour 1 200€ par mois.
Ce sont les oubliées de la réforme des retraites. Aujourd'hui, elles soutiennent le mouvement mais ne peuvent pas pour autant se montrer dans la rue. Elles ont une mission à accomplir auprès des personnes âgées. Derrière les portes, ils attendent impatiemment leur aide à domicile, comme Monique, Fabienne, Marie-Claire ou Christophe. En Sambre-Avesnois, l'ADAR compte 410 salariés et Proximum Services 54. Malgré ces chiffres importants, ces femmes et ces hommes doivent travailler du lundi au dimanche, jusqu'à faire 12 opérations en une journée. La fatigue s'accumule, et quand on leur parle de leur retraite ... "Nous savons que nous aurons le minimum... Le gouvernement ne nous écoute pas"Alors que le débat sur la pénibilité au travail s'est invité dans les négociations sur la réforme des retraites, ces aides à domicile demandent que ce critère soit pris en compte pour eux : dans ce métier, on constate une prépondérance des troubles musculo-squelettiques, des affections péri-articulaires dans la plupart des cas selon le site entreprendre-ensemble.info.
Enfin, les remboursements des frais de transports "ne sont pas adaptés" selon les salariées : à Proximum Services Maubeuge par exemple, 1 kilomètre représente 1 minute de trajet. Hier en grève, les manifestantes ont également dénoncé "la refonte géographique qui n'est pas du tout adapté. Mais on nous dit que nous n'avons pas le choix ..."