Les propositions de Mickaël Hiraux pour sortir de la crise du traitement des déchets dans l’arrondissement d’Avesnes   

Publié : 7 décembre 2022 à 13h55 par La rédaction

Après le Pays de Mormal et l’agglomération Maubeuge Val-de-Sambre, ce sont les élus du Cœur de l’Avesnois et du sud-Avesnois qui devraient se prononcer le 15 décembre pour ou contre la dissolution du SMIAA. En d’autres termes, les élus sont-ils prêts à « se jeter dans les bras du SIAVED à Douchy-les-Mines et de son sous-traitant le groupe SUEZ », comme le craignent les salariés de chez Flamme ou vont-ils enfin étudier le « plan B », qui permettrait aux collectivités locales de se mettre en conformité avec la loi, tout en préservant leur gouvernance, les emplois locaux et la maitrise des coûts et sans envoyer de mauvais signaux aux investisseurs ?


Ce « plan B », qui depuis toujours aurait pu être le plan A des élus, consiste à un changement de statuts et un élargissement des compétences du SMIAA, afin que « les opérations d’incinération et de tri sélectif puissent être exercées dans son intégralité par une seule et même entité juridique ». Dès sa prise de compétence intégrale, le SMIAA pourrait alors lancer un appel d’offre pour sous-traiter le tri sélectif, dans le respect des marchés publics (le SIAVED soustraite par exemple le tri sélectif au groupe SUEZ). C’est la seule et unique condition pour que le groupe Flamme puisse candidater et espérer ainsi décrocher ce marché de tri qui lui fait défaut, afin de pouvoir lancer les travaux de mises aux normes et décrocher ce fameux agrément Citéo…


Une proposition d'organiser une table ronde avec toutes les parties prenantes


Lundi après-midi, lors d’un point presse, Mickaël Hiraux, le maire de Fourmies et Président du sud-Avesnois, accompagné de son vice-Président en charge de l’environnement, Maxence Simpère, ont tout d’abord tenu à rappeler que le sud-Avesnois s’est déjà positionné en faveur d’une adhésion au SIAVED de Douchy-les-Mines et que cette délibération (votée en début d’année) n’a toujours pas été retoquée par les services de la Préfecture du Nord...


A l’heure où certains élus rejettent le plan B, sans vouloir l’étudier, Mickaël Hiraux a ressorti des placards une étude réalisée en 2019 par le SMIAA, qui évoquait déjà cette option de mise en conformité, par un renforcement des compétences du SMIAA, plutôt que de le dissoudre. Or, les élus qui se sont sucédés à la tête du SMIAA n’ont pas donné une suite favorable à cette solution, d’autant qu’un rapprochement ou une fusion avec le SIAVED était déjà dans les tuyaux depuis 2018. Trois ans plus tard, voici donc les élus au pied du mur : ils sont obligés de régulariser une situation illégale dans les meilleurs délais et de choisir une structure ayant un agrément Citéo, pour ne pas perdre les recettes du tri sélectif, quitte à rejoindre un syndicat mixte contesté…


De son côté, le groupe Flamme est prêt à investir 10 millions d’euros, pour installer leur 3ème ligne de tri, se mettre aux normes et obtenir ce fameux agrément Citéo, à condition d’obtenir le marché du tri sélectif, dans le respect des marchés publics et par l’intermédiaire du SMIAA... Bref, comme Mickaël Hiraux le reconnait « c’est l’histoire du chat qui se mord la queue ». Il estime d'ailleurs qu’il est maintenant « trop tard » pour étudier cette option, sauf si le préfet leur accorde un délai supplémentaire pour que les élus s’organisent, que les entreprises du territoire ne se sentent plus lésées et « qu’on arrête d’avoir l’impression d’avoir un couteau sous la gorge »…


Dans un courrier daté du 05 décembre 2022, le PDG de Flamme menace très clairement de poursuivre devant les tribunaux les élus de la Sambre-Avesnois pour « délit de favoritisme ». Le choix du SIAVED risque aussi d’envoyer un mauvais signal aux potentiels futurs entrepreneurs qui voudraient investir en Sambre-Avesnois. Pour en finir avec ce climat hostile et agir en toute légalité, Mickaël Hiraux propose donc que puisse être organisé au plus vite « une table ronde avec toutes les parties prenantes », « sous la houlette de l’Etat », car selon Mickaël Hiraux, « dans ce dossier, c’est à l’Etat de prendre ses responsabilités ». En attendant, la dissolution du SMIAA semble bien être l'option choisie par le Président du sud-Avesnois et son vice-Président, Maxence Simpère, pour ne pas perdre les 200 000 € de recettes Citéo...


Le vice-président du département du Nord a aussi évoqué, sans le nommer, une sorte de « plan C », qui consisterait à satisfaire les soutiens du SIAVED et les entreprises locales, en s’orientant « vers des accords de sous-traitance », dans le respect des marchés publics, « pour que la gestion des ordures ménagères reste au plus proche de notre territoire » et réduire ainsi les impacts négatifs sur l’emploi et la nature... Le groupe Flamme resterait-il alors sur la touche ?


>>> Mickaël Hiraux, le maire de Fourmies et Président du sud-Avesnois :


 


>>> Maxence Simpère, 1er adjoint au maire de Fourmies et vice-Président du sud-Avesnois, en charge de l’environnement :


 


Par Paul Schuler / Photo : ville de Fourmies