Les engagements d’Emmanuel Macron pour sauver MCA, la « locomotive économique » de la Sambre-Avesnois
Publié : 27 mai 2020 à 10h43 par Paul Schuler
Emmanuel Macron, lors de sa visite à MCA, en novembre 2018
Crédit : Thibaut Paquit
Un projet de délocalisation d’une grande partie des activités de l’usine MCA vers le site Renault de Douai est-il oui ou non d’actualité ? C’est la question que se posent tous les élus de la Sambre-Avesnois et les syndicats de chez MCA, qui ont manifesté hier après-midi entre le rond-point de la SAFDA à Feignies et le siège de l’usine MCA. D’après les syndicats, sur les 2 200 salariés actuels (dont plus de 1600 postes en CDI), seuls 300 emplois pourraient être préservés dans le bassin de la Sambre. MCA se spécialiserait alors dans l'emboutissage et la tôlerie. Près de 12 000 emplois seraient aussi impactés directement ou indirectement par cette délocalisation, en tenant compte de tous les sous-traitants implantés sur Maubeuge, à Feignies ou sur Fourmies.
Les exigences d’Emmanuel Macron
Hier en fin d’après-midi, le Président de la République Emmanuel Macron, a profité de sa venue à Etaples, pour présenter son plan de sauvetage de l’industrie automobile. Il a aussi tenté de rassurer les élus Sambriens et les employés de chez MCA, en affirmant notamment que le prêt de 5 milliards d’euros qui pourrait être accordé par l’État au groupe Renault, ne sera versé que si les discussions aboutissent à la préservation et au développement des usines Renault de Douai et de Maubeuge. D’ailleurs, une table ronde réunissant tous les acteurs concernés par ce dossier (la direction du groupe Renault, les syndicats, les représentants du personnel de MCA et les élus de la Sambre), aura lieu lundi autour de Bruno Lemaire, le ministre de l’économie.
« Je me souviens, en novembre 2018, de la visite effectuée à Maubeuge. Je demande que l’ensemble des salariés puissent avoir toutes les garanties sur leur avenir et sur leur capacité à œuvrer dans le groupe Renault » a déclaré Emmanuel Macron.
Le Président souhaite aussi « que l’ensemble des sous-traitants puisse avoir une visibilité claire et des garanties. C’est pourquoi je veux redire à l’ensemble des élus de Maubeuge le soutien qui sera celui de la nation. D’ailleurs, le prêt de 5 milliards d’euros, de l'État à Renault, ne saurait être conclu avant que les discussions n’aboutissent » a précisé le Président de la République lors de son intervention à Etaples.
Des salariés en colère
Du côté des syndicats et des salariés de chez MCA, c’est la consternation et la colère. Ils ne comprennent pas l’existence d’un tel projet, alors que l’usine Sambrienne s’apprête à produire de nouveaux véhicules utilitaires, successeur de la Kangoo.
Le député invite Emmanuel Macron à tenir ses engagements
Quant au député Maubeugeois Christophe Di Pompéo (LREM), il rappelle que le site MCA est considéré comme étant l'usine la plus productive du groupe Renault en France, comme en Europe. 450 000 millions d’euros ont ainsi été investis ces derniers mois pour produire un nouveau véhicule utilitaire, successeur de la Kangoo et pour installer une nouvelle presse XXL, unique en Europe. Le député a interpellé dès hier matin le ministre de l’économie et la présidence de la République. Il compte sur Emmanuel Macron pour tenir les engagements de l’Etat, qui ont été pris en novembre 2018, lors de la venue du Président de la République à MCA, à travers la signature du « Pacte pour la réussite de la Sambre-Avesnois-Thiérache ».