L'incendiaire présumé de la Collégiale, présenté hier au Juge d'Instruction

Publié : 9 juin 2021 à 10h24 par La rédaction

C’est hier après-midi que l’incendiaire présumé de la Collégiale St Nicolas d’Avesnes-sur-Helpe comparaissait devant le Tribunal Correctionnel d’Avesnes, en comparution à délai différé, 2 mois et 3 jours après l’incendie qui a détruit la Chapelle à droite du Chœur de l’Edifice avec son Autel-Retable en bois et plusieurs tableaux de Louis-Joseph Watteau datés du 18ième siècle. C’était le Lundi de Pâques, le 5 avril dernier.


Le Président du Tribunal, Pascal Carlier lui a rappelé les chefs d’accusation : « destruction, dégradation ou détérioration d'un bien par l'effet d'une substance explosive, d'un incendie ou de tout autre moyen de nature à créer un danger pour les personnes ».


Mais hier, le procès n’a pas eu lieu, l’affaire n’a pas été jugée sur le fond car un élément considéré comme « indispensable », manquait au dossier : l’expertise psychiatrique qui aurait dû être réalisée dans les 2 mois suivant les faits.


Le Parquet a demandé son renvoi. L’Avocat de la Défense même, attendait ce rapport d’expertise, « Aujourd’hui le renvoi est la seule solution qui s’impose mais un délai de 4 mois me paraît complètement disproportionné », a estimé Maître Romain Soual.


A l’issue de la courte séance devant le Tribunal Correctionnel, le prévenu à qui le Président redonnait la parole, a déclaré : « pour moi, tout ça c’est du charabia, je n’ai rien fait ! […] Parce qu’il y a des bougies qui sont tombées, c’est moi qu’on accuse ! » L’homme est nerveux, son propos s’éloigne rapidement du sujet, sans cohérence, il interpelle le Président du Tribunal qui pourtant vient de lever la séance et termine : « Je suis d’origine algérienne, renvoyez-moi ! J’ai déjà été expulsé une fois, vous pouvez le faire une deuxième fois, ça ne dérangera personne ! »


Placé en détention provisoire depuis l’incendie, l’hautmontois à la barre, a été présenté dans la foulée hier à un Juge d’Instruction.


Le cinquantenaire est « connu des services judiciaires pour des délits de droits commun sans rapport avec les faits reprochés », il a été identifié par la vidéo-protection de la ville d’Avesnes-sur-Helpe, partie civile, comme « la dernière personne sortie de la collégiale avant l’appel aux pompiers », avait indiqué la Procureure de la République, Cécile Gressier, le 6 avril dernier. Il encourt jusqu’à 10 ans de prison.



Par Delphine Hernu