Justice, faux et usage de faux en écriture - "J'ai voulu lui rendre service"

Publié : 22 octobre 2021 à 11h54 par La rédaction

Justice au Tribunal d’Avesnes-sur-Helpe, un professionnel de l’automobile poursuivi pour faux, usage de faux en écriture et escroquerie. Les faits remontent à mars 2018 à Louvroil à Cash Auto, un établissement fermé aujourd’hui. Ce jour-là, le propriétaire d’une Peugeot 307 SW la lui cède pour destruction ; la voiture épave ne sera pas détruite mais remise en circulation.




Pour le Gérant de la casse, « elle était réparable ». Il remplit le certificat de cession avec le propriétaire, prend soins de le photocopier alors qu’il est partiellement rempli et modifie la date. La voiture est proposée à la vente à une femme qui se présente quelques jours plus tard au volant de son Picasso, il raconte, « c’était urgent, elle avait besoin d’une voiture pour aller en formation, elle était en pleurs, elle était avec ses enfants, j’ai voulu lui rendre service ». Il lui vend la Peugeot 307 sans contrôle technique avec un certificat de cession au nom de l’ancien propriétaire, pour 1000 euros en échange du Picasso.


« Son Picasso Oui ça c’était une épave ! s’exclame l’homme à la barre « quelque part, je lui ai sauvé la vie ! ». Une phrase qui « tape à l’oreille » de la Procureure : « cette femme aurait pu avoir un accident ! La manœuvre frauduleuse est incontestable, le contrôle technique indique « véhicule dangereux » », avec défaillances critiques, elle requière 6 mois de prison ferme et une interdiction de gérer une entreprise de 5 ans. A la barre, l’homme est anéanti. « Mon client ne nie pas avoir falsifié les documents du véhicule, répond son Avocat, mais il ne reconnaît pas les faits d’escroquerie ». Il plaide la relaxe ; où est la volonté de tromper ? Elle était au courant des problèmes mécaniques et elle l’a acheté ».


Le Gérant aux 9 mentions au casier judiciaire et père de 12 enfants, reconnaît avoir « fait des erreurs », il a été condamné à verser à la plaignante 1000 euros de préjudice matériel et 150 euros de préjudice moral, dans un délai de 12 mois, à défaut il s’expose à 3 mois de prison ferme.


Par Delphine Hernu