Justice - Agression sexuelle incestueuse sur mineur de plus de 15 ans

Publié : 25 octobre 2021 à 8h51 par La rédaction

Justice, elle avait 16 ans lorsqu’elle a été victime d’agressions sexuelles incestueuses. A la barre du Tribunal d’Avesnes-sur-Helpe mercredi dernier, son oncle ; il avait 36 ans à l’époque des faits qui remontent à juillet 2017. L’adolescente est en vacances à Boussières-sur-Sambre, chez sa grand-mère où vivent son père (Boulanger qui travaille la nuit) et son oncle qui ne travaille pas. Sa chambre ? C’est le canapé. Le soir de l’agression, la grand-mère est couchée, le père est absent, l’oncle a bu du whisky, la jeune fille est en pyjama, il pose sa main sur son genou, lui caresse la cuisse, elle se lève, s’assoit sur le petit fauteuil « parce qu’il n’y avait de la place que pour une personne », justifie-t-elle devant le Tribunal. Il renchérit, l’embrasse dans le cou, touche sa poitrine, elle s’extirpe, s’enferme dans la salle de bains, puis dans la cuisine, elle prend un couteau, il s’excuse.


L’oncle atteint d’une légère déficience mentale s’endort à table, elle sort pour téléphoner à une amie, il se réveille, s’énerve, l’en empêche, ils rentrent, il l’approche à nouveau : « Laisse-toi faire mon cœur ! », répète-t-il. Il est tard, l’adolescente parvient à s’échapper, se réfugie chez un voisin où elle attend jusqu’au petit matin, le retour de son père à qui elle se confie et qui corrigera son oncle. « Je n’étais plus moi-même » ; « Ce qu’elle a déclaré est vrai », reconnaît le prévenu s’en expliquer son geste. Il s’excuse par SMS le soir de l’agression et à la barre, il dit regretter.


Pour la Procureure de la République, l’oncle se retranche derrière l’alcool qui a contribué au passage à l’acte, elle observe aussi qu’«on lave son linge en famille, il n’y a pas eu de dépôt de plainte comme c’est souvent le cas malheureusement dans ce genre d’affaires, c’est la Psychologue de l’adolescente qui a fait un signalement » ; « la grand-mère a fait peser le poids de la culpabilité sur la jeune fille ».


« Aujourd’hui, je suis passée outre », déclare dignement la jeune femme, « je fais comme si rien ne s’était passé. Sur le moment, c’était assez traumatisant […] Ma grand-mère ne l’a pas cru, pour elle c’était moi la fautive, le lien est rompu ».


L’oncle écope de 6 mois d’emprisonnement, assortis intégralement d’un sursis probatoire de 2 ans, avec obligation de travail ou de formation, de soins psychologiques et en addictologie, avec obligation d’indemniser le Trésor Public et la victime qui s’est constituée partie civile, à hauteur de 150 euros. Il a interdiction d'entrer en contact avec sa victime et il est désormais inscrit au FIGAIS, le Fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions sexuelles. Il a 10 jours pour faire appel à compter du jugement.



Par Delphine Hernu