Blocage du CP de Maubeuge, "Les détenus ont filmé les interventions avec leur smartphone"

Publié : 22 janvier 2018 à 12h55 par Thibaut PAQUIT

Crédit : Thibaut PAQUIT

Nouvelle journée de blocage au Centre Pénitentiaire de Maubeuge. Au petit matin, une cinquantaine d'agents a bloqué l'entrée de l'établissement pour la troisième fois en une semaine. Cette fois-ci, ils ont été rapidement délogés par un groupement de 73 Gendarmes venus directement de la Sarthe. Deux agents ont été légèrement blessés par des coups de bouclier. Aujourd'hui, aucun surveillant n'assure son service. A défaut, c'est une vingtaine de Policiers qui gère les détenus et l'entrée du site. Vers 12h30, les 73 Gendarmes ont quitté les lieux, sous l'oeil attentif des surveillants.


En attendant la rencontre entre les syndicats et la Ministre de la Justice Nicole Belloubet


La cinquantaine d'Agents Pénitentiaires se trouve pour le moment sur le parking de l'établissement pour récupérer de cette matinée agitée. Après l’échec des négociations samedi, en raison de propositions du Gouvernement jugées «insuffisantes», les trois principaux syndicats (Ufap-Unsa, CGT, FO) "seront reçus ensemble par la Ministre à partir de 15 heures, a indiqué la Chancellerie. En cas d'échec dans les négociations, les Syndicat UFAP-UNSA et FO de Maubeuge bloqueront à nouveau l'accès de la prison demain matin. 


"À l'intérieur, c'est le chaos", selon des agents


La situation au coeur de l'établissement est, elle aussi, préoccupante. Samedi, un groupement de l'ERIS est intervenue pour faire à une mutinerie. Rapidement, les détenus ont regagné leur cellule, "Les cinq leaders ont été isolés. Pendant l'intervention, certains d'entre eux n'ont pas hésité à filmer avec leur smartphone. Avec leur smartphone ! Voilà où l'on en est aujourd'hui", indique  Christophe Loyer, Secrétaire de l'UFAP-Unsa Justice pour le Centre Pénitentiaire de Maubeuge. À l'intérieur, les surveillants estiment qu'il y aura beaucoup de travail pour remettre en ordre l'établissement : "Il y en a partout. Dans les leaders, il y avait des détenus suivis pour radicalisation."