Agriculture en Hauts-de-France, entre inquiétudes et perspectives

Publié : 18 février 2022 à 6h00 par La rédaction

Le Salon International de l’Agriculture 2022 s’ouvrira le 26 février prochain à Paris avec une version mixte, à la fois en présentiel et en virtuel. Une nouvelle édition dans un contexte économique, nourri d’inquiétudes et de perspectives, selon Marie-Sophie Lesne. La Vice-Présidente de la Région Hauts-de-France, en charge de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Pêche tenait mardi une conférence de presse.


 


Le recensement agricole 2020, « des chiffres un peu glaçants », selon Marie-Sophie Lesne


La France a perdu 100 000 exploitations agricoles en 10 ans, entre 2010 et 2020 ; dans les Hauts-de-France, elles sont passées de 27 500 à 23 500 (-14 %). Les fermes avec un atelier d’élevage qui ont diminué de 30 % en 10 ans : élevage de moutons et de chèvres (-54%), en porcins et en volailles (-30%), en bovins lait (-25%) et en bovins viande (-28 %). Le nombre d’exploitations avec atelier d’élevage en viande bovine a certes diminué en région mais elles sont plus nombreuses désormais à produire sous Label Rouge, note l’élue quercitaine. Leur nombre a été multiplié par 12 avec aujourd’hui plus de 200 Eleveurs contre 19 auparavant. Marie-Sophie Lesne, Vice-Présidente en charge de l’Agriculture à la Région Hauts-de-France :



 


Baisse de la consommation des produits bio, tendance structurelle ou conjoncturelle ?


Marie-Sophie Lesne dresse un état des lieux qui l’inquiète là encore mais qui la conforte aussi dans l’idée qu’elle défend de ne pas mener une politique « trop volontariste » sur la conversion des exploitations en agriculture biologique. Elle s’en explique :



 


Aides régionales en faveur de l’élevage et de l’agroEcologie


La Région Hauts-de-France consacre un budget de 23 à 25 millions d’euros par an à l’agriculture, « la moitié est sanctuarisée pour lever des fonds européens », précise Marie-Sophie Lesne. La Région travaille à la souveraineté alimentaire, au soutien à l’approvisionnement local dans les lycées (plus d’un lycée sur 2 est engagé dans l’approvisionnement local), au développement de la BioEconomie (protéines alimentaires, micro-méthanisation (la Région compte 150 unités de méthanisation dont 107 en milieu agricole, nous y consacrerons un article), produits biosourcés (lin, chanvre, paille en filière textile ou BTP). Elle soutient l’industrie agroalimentaire et accorde des aides particulières en faveur de l’élevage et de l’agroEcologie.



 


Un projet privé, de l’abattage à la mise en barquette à Valenciennes


4 mois après la fermeture de l’abattoir de Valenciennes qui pénalise aujourd’hui encore une trentaine d’Eleveurs du Hainaut et de l’Avesnois, un projet privé émerge pour la filière d’abattage bovine en particulier. Un projet mené par un Investisseur qui « a pignon sur rue à St Amand-Les-Eaux », a indiqué mardi matin la Vice-Présidente qui lui apporte son soutien sous condition. Soutien financier aussi aux abattoirs de Fruges et Gauchy près de St Quentin (pour la filière porcine), pour 1.3 million d’euros chacun, afin d’éviter comme à Valenciennes, ce qu’elle qualifie de « véritable gâchis », la fermeture d’abord administrative puis définitive de l’abattoir, sans délai ni repreneur. Le projet du St Amandinois devrait « voir le jour sous 2 ans ». En attendant, les Eleveurs du Grand Hainaut se rendent pour certains jusqu’à Douai pour abattre leurs bêtes. Marie-Sophie Lesne :




Delphine Hernu